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Egyptian Mail 2006

Introduction


"Garde toi bien pour ton salut, d'oublier les choses que tes yeux ont vues"

(Deutéronome 4 :9)

On trouve auprès des communautés des Juifs d'Egypte dans la diaspora deux approches différentes pour ce qui a trait du devenir du patrimoine. Ces approches ne sont pas toujours conciliables avec la position des communautés locales.

patrimoine

L'argument principal des deux communautés juives, encore présentes au Caire et à Alexandrie, voudrait que l'ensemble du patrimoine, culturel et cultuel, ainsi que sa gestion, leur appartienne exclusivement, tant qu'elles subsisteront. Pour elles, la diaspora n'a qu'à financer la préservation sur place ou bien accepter que d'autres le fassent. Cette position aurait un sens si l'une ou l'autre des deux communautés comportait un grand nombre de personnes et était assurée de continuité d'une part, et si d'autre part leur gestion financière était rendue transparente. Il serait curieux d'accepter que 2 ou 3 personnes demeurées sur place, puissent gérer en exclusivité un patrimoine constitué par plusieurs dizaines de milliers de personnes de toutes origines et nationalités, réparties sur plusieurs générations.

Le patrimoine culturel et cultuel de plusieurs générations est forcément collectif ; à ce titre devraient y être associés, quelles que soient les circonstances de leur éloignement, les descendants qui le souhaiteraient. Nous devons cependant respect et gratitude aux dirigeants des communautés restantes pour avoir su préserver ce patrimoine dans des circonstances extrêmement difficiles.

D'aucuns à l'extérieur, voudraient que tout le patrimoine soit restitué et exporté hors d'Egypte, que l'entretien et la restauration de ce qui reste sous le contrôle des autorités incombent à ces mêmes autorités, et que nous n'avons pas à payer une deuxième fois pour un bien dont nous ne pouvons jouir. Cette approche apparaîtrait séduisante si elle ne faisait pas table rase du passé historique riche et fécond des Juifs en Egypte, dont l'impératif de préservation relève de notre propre intérêt, et ce malgré l'absence d'une reconnaissance des torts subis. Cette position, faisant fi des réalités locales, se raccroche exclusivement aux objets et ne répond pas à l'objectif de toute préservation d'un patrimoine : la Mémoire dans l'Espace et le Temps.

Toute la problématique de la préservation du Patrimoine de notre Communauté est au coeur des objectifs de notre Association. Son juste et vigilant traitement, ainsi que sa mise en valeur, tenant compte à la fois des réalités et des lois locales ainsi que des aspirations de notre communauté font l'objet du développement de notre argumentaire.

RavHayim

Défilé de Bat- Mitzva à Alexandrie
avec M. Gohar, les rabbins Tsivoni & Angel

Le personnel de la communauté d'Alexandrie avec le M.Grand Rabbin Haïm Nahum Effendi.

Personnel de la communauté d'Alexandrie

La position des autorités égyptiennes a été de prétendre que le problème ne les concernait pas. Toutefois, les communautés locales soutiennent le contraire et ne veulent, à juste titre, prendre aucune initiative en l'absence de directives claires des autorités. A l'amalgame associant religion et tensions géopolitiques, une législation fourre-tout occulte le passé, tétanisant l'analyse généreuse qui serait propice aux retrouvailles entre juifs et égyptiens.

Or, quand bien même cette législation, quand bien même la discussion sur les justes dépositaires d'un patrimoine ou les contours de sa définition sont mis en avant, il est difficile d'appréhender le danger que pressentent les autorités à rétrocéder un état civil, religieux, ou sa simple copie, voire l'intérêt qu'elles auraient à nous en priver. Le bon sens étant Fils du Nil, il est tout aussi difficile de concevoir comment et pourquoi (nous disions « d'où par où » !), ces mêmes autorités accepteraient, ou penseraient nous faire accepter, que le droit de propriété exclusif, de l'état civil et religieux individuel, des 200 000 individus qui y figurent, soit conféré au dernier qui éteindrait la lumière.

C'est par cela que nous commençons.